« Affronter la vérité », tel était l’appel du pape François en septembre 2021. Les conclusions du rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église, commandité par l’Église elle-même, ont révélé la douleur de 330 000 victimes d’abus sexuels et dénoncent une responsabilité systémique. Face à l’ampleur des dérives dévoilées, l’heure est à l’écoute et à la reconnaissance des personnes abusées par une justice réparatrice.
L’Église a créé la CIASE, Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église début novembre 2018, suite à plusieurs demandes d’associations de victimes et une pétition en ligne appelant à l’ouverture d’une commission d’enquête. La création de cette commission témoigne de l’importance que l’Église porte à ce dossier et à ses victimes. C’est la première institution à demander un travail de ce type.
Edouard Durand, coprésident de la commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles envers les enfants, remarque que la création de la CIASE va nécessairement entrainer la société et les institutions à un travail similaire.
Le 5 octobre 2021, le président de cette commission : Jean-Marc Sauvé, a donc remis le fruit de 3 années de travail à la Conférence des Évêques de France et à la Conférence des Religieux et Religieuses en France. Le rapport est aujourd’hui disponible sur le site de la CIASE.
Une Conférence des Evêques de France inédite
Du 2 au 8 novembre 2021, à Lourdes, la Conférences des Évêques de France (CEF) s’est réunie. 120 organisations chrétiennes, dont Fondacio représentée par Vincent Heulin, et 130 évêques étaient présents. Ils ont réfléchi à des solutions concrètes, basées sur les recommandations de la Commission « pour rétablir ce qui a été abimé et reconstruire ce qui a été brisé. » (Jean-Marc SAUVE, président de la CIASE).
Le 5 novembre, l’Église a reconnu sa responsabilité institutionnelle. Le 6 novembre, les évêques se sont agenouillés, sur la place de Lourdes, pour marquer la demande de pardon de l’Église aux victimes.
Depuis, la Conférence des religieux et religieuses de France (CORREF) s’est réunie en assemblée du 15 au 19 novembre sous la présidence de Sœur Véronique Margron. Le magistrat Antoine Garapon s’est vu proposer la présidence d’une nouvelle instance d’indemnisation pour les victimes de violences sexuelles.
Une écoute des fragilités du monde
Cette CEF à Lourdes a été aussi marquée par l’accueil de laïcs et de personnes en précarité lors des journées « Clameur des pauvres, clameur de la Terre ». Deux bénévoles de Fondacio et une personne migrante sont venus présenter le projet de jardin partagé solidaire à Saint-Étienne.
La participation de Fondacio à ce CEF était un signe pour témoigner de son lien fraternel à l’Église, de son Espérance en l’humain et de son souhait de continuer à être un ferment d’Espérance dans un monde en évolution.
La nouvelle prise en compte des laïcs
Dans l’onde de choc de ce rapport, le pape François a lancé le 17 octobre 2021 le synode sur la synodalité. Nouveauté, celui-ci sera ouvert à tous les membres de l’Église pour réfléchir sur comment mieux avancer et grandir en Église. La démarche va se déployer au sein des diocèses et de plusieurs groupes d’Église. Ceux-ci sont invités à organiser des discussions ouvertes (dites assemblées synodales), afin de faire émerger des réflexions et propositions autour du thème « Pour une Église synodale : communion, participation et mission ». Après cette période de réflexion commune dans le monde, des rapports seront rédigés par continent puis envoyés à Rome pour le synode des évêques en 2022.
A lire : Synode sur la synodalité. Tous invités à faire des remontées !