Participer à l’Église de demain

Le pape François a lancé le synode sur la synodalité, en octobre 2021. Fondacio en France s’est approprié la démarche synodale. Notre mouvement a lancé différentes actions pour « marcher ensemble », en faisant participer, s’écouter et s’exprimer des personnes que nous touchons.

La démarche synodale s’est articulée autour d’une remontée portée par une équipe de 10 bénévoles de Fondacio Grenoble, sous la houlette de Jacques Martin. Ils ont organisé une enquête ouverte à tout le réseau Fondacio. 264 personnes ont ainsi formulé 1 953 remarques et propositions constructives, à travers 5 279 éléments de réponses ciblés.

Après des rencontres locales et une enquête nationale, un livret de 35 pages compile les résultats de ces remontées. Sylvie Barth et Vincent Heulin, permanents de Fondacio, ont présenté quelques-unes de ces propositions à Promesses d’Église, le 15 mars 2022, un collectif qui rassemble une cinquantaine d’associations catholiques françaises.

Modalités du recueil des données

Deux outils ont permis de mener la démarche synodale, de novembre 2021 à février 2022. Ils ont été déployés dans les villes, régions et centres spirituels où Fondacio est présent :

  • Une trame de réunion de 2 à 3 heures en « fraternité ». Cela sert à animer des réunions de groupes de 6 à 10 personnes.
  • Un questionnaire « Quelle Église pour demain ? ». Il comporte dix questions ouvertes, pour n’induire aucunement les réponses.

Profil des 264 participants

  • 100 % sont baptisés.
  • 56 % sont « engagés » à Fondacio. 33 % participent régulièrement et 11 % sont des bénéficiaires occasionnels.
  • 57 % sont des pratiquants réguliers en paroisse ; 22 % occasionnels ; et 21 % ne le sont pas ou plus. Beaucoup trouvent leur soutien et nourriture spirituelle « autrement »… En fait, ce qui nourrit leur foi et leur relation à Dieu est, en tête, la prière sous toutes ses formes et le vécu en communauté chrétienne (à Fondacio). Seulement 6 % de ces baptisés citent le vécu en paroisse comme nourrissant ! C’est frappant.

Principales informations

Les contributeurs disent leur impression générale que, à part dans le mouvement Fondacio, l’Église ne leur fait pas assez confiance. Elle ne les envoie pas en mission et ne les y soutient pas. Elle ne témoigne quasiment pas de leurs missions – ni en interne (peu de relais dans les paroisses), ni dans les paroles adressées à la société.

Son organisation pyramidale ne facilite pas la prise de responsabilité des laïcs baptisés, spécialement pour les femmes. L’Église est perçue comme restant dans un entre-soi qui l’isole et la met à part.

« Et si vous ne saluez que vos frères, que faites-vous d’extraordinaire ? »

Math 5, 46

Le langage, les rites, les paroles sont de moins en moins audibles par nos contemporains, par les jeunes générations et les non initiés. Les contributeurs estiment aussi qu’il faudrait revoir les modalités de gouvernance et de coresponsabilité, notamment pour les femmes, oubliées au niveau décisionnaire.

Vu, fort souvent, l’épuisement, le manque de proximité et le manque d’attrait croissant, des structures de paroisses regroupées autour des prêtres dont le nombre diminue rapidement, il est proposé de revoir le quadrillage du territoire, en suscitant et soutenant des petites communautés locales (banlieues, villages, quartiers…) partout où c’est possible, animées par des laïcs volontaires, formés et missionnés. 

Des propositions sont faites par Fondacio sur 9 des thématiques ouvertes pour ce synode

Notamment sur le volet : « Gouvernance et coresponsabilité »

Trois propositions ont été formulées pour la gouvernance et la coresponsabilité :

  1. Laïcs et clercs devraient travailler ensemble dans des structures ad hoc (conseil presbytéral, diocésain…). Ces structures auraient un pouvoir de décision associant les clercs et les laïcs (femmes et hommes) actifs dans les paroisses et mouvements.
  2. Chacun(e) (clerc, laïc) devrait être responsabilisé(e), missionné(e) / envoyé(e), accompagné(e). Les mandats pourraient être limités dans le temps. La cooptation et la supervision des mandatés seraient essentielles. A cette fin, une formation pastorale de base (sans être la seule) équiperait tous les responsables (clercs et laïcs/f-h) dans un parcours commun : fondements de la foi, culture biblique, ecclésiologie, spiritualité, sciences humaines (sexualité, familles, couples, pédagogie, écoute, psychologie, management et conduite d’équipes…) et accompagnement. Cela, en distinguant bien accompagnement spirituel et accompagnement psychologique.
  3. La présence et la coresponsabilité clercs/laïcs supposent de déployer les ministères en Église. De développer des modes collaboratifs. D’envisager une séparation des pouvoirs (enseignement de la foi, gouvernement et décisions, présidence des célébrations, missions pastorales et diaconales…). Tout cela avec un soin particulier porté aux nominations et aux cooptations, ainsi qu’à la création d’instances de vigilances (contre-pouvoirs).

Fondacio et Promesses d’Église

Fondacio fait partie de Promesses d’Église depuis trois ans. Les 50 associations catholiques du collectif s’impliquent dans la démarche synodale. Chacune a fait remonter des propositions et pistes d’actions pour l’Église de demain. La clôture de l’ensemble des remontées se fera le 23 avril 2022 à Tigery, au sud de Paris, en présentiel, toute la journée.

Au final, une synthèse globale de tous mouvements et communautés contributrices sera faite et remise au Vatican. A noter que la parole de Promesses d’Église équivaut aux remontées synodales faite par chaque diocèse. D’où l’importance de cette démarche.

Promesses d’Église est un collectif d’organisations catholiques désireux de relever le défi de la transformation ecclésiale.